Septembre 2015

 

Mon invité aujourd’hui s’appelle Antoine Nastasi. Voici comme il présente lui-même son travail :

 Au commencement, un mélange de langues et de dialectes.

Et l’enfant en inventa d’autres.

Et la maison du poirier en espalier qui les contient tous.

Je la cherche.

 Antoine a publié un poème, “Brume de fond”, dans le n°3 de la revue Esquisse(s), Paris, Le Félin, 2012

 

J’ai sélectionné pour vous trois des textes qu’il m’a envoyés.

 

 Le texte inconnu

 Poussé par un premier froissement

Il s’étend en silence

Écartelé entre amalgame et dislocation

Charrié par un élan rouge

Il cherche un passage

Caché dans la force primitive du talus

Écorché par l’épine du néflier

Il est si proche si dense

Une gerbe arrêtée en plein vent

Une douleur de sourcier

Un texte inconnu

 

                                                                                       

 

Poirier déclive.

 La pente est lente

La terre descend vers le monde

Il est là

Entre pierres et champs

Arc bouté en un élancement arrêté

Désignant le midi

Tendu de biais jusqu’à la vibration des ramures

Poirier grisé, fleuri de deuil

Il n’est plus que déclivité

Le seul signe qui vaille

 

                                                                                             ★      

 

 Dernier été

 Enfin le monde en un jardin

Marche immobile du jaune et du noir

La salamandre enfouie au pied du muret

Élévation gorgée de rouge orange

Les baies chaudes de l’aubépine.

Un parfum de terre sèche.

Mêlé aux relents de l’humus,

Lentement tout est présence

Des chemins se dessinent

Des plaques mouvantes se touchent

D’une mélodie absente

Flottement d’une fin


 

 

 

 

 

 

 

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